La vie Zoofest

la vie Zoofest

C’est ça, la #vieZoofest

J’aime bien les soupers BBQ. Vous savez, ceux qui s’organisent lorsque tu retournes chez tes parents une fin de semaine d’été, où le couscous grec accompagne soigneusement les brochettes de poulet grillé et où le dessert, c’est un Drumstick au caramel. Eh bien, j’ai eu la chance, en tant que membre du jury étudiant du Zoofest, d’assister à une belle brochette de spectacles bien garnies en épices tex mex. Le milieu de l’humour étant un méchant gros méchoui, disons que j’ai pu me faire une panoplie de lunchs depuis le début du festival. Et laissez-moi vous dire que le pain a bien levé, les pâtes étaient al dente et les piments étaient épicés à souhait.

Cette introduction lourde et absolument inutile d’analogies à la nourriture ne me permet pas seulement d’entrer dans mon quota du nombre minimum de mots pour mon texte, il permet également de traduire toute l’excitation que j’ai eue en testant à fond l’expérience Zoofest. J’espère sincèrement que vous n’avez pas manqué le train, car à bord de ce festival, le mot d’ordre est « créativité » : On y découvre des concepts uniques, des artistes inusités ainsi qu’un public allumé qui, peu importe le spectacle, saura donner une ambiance de feu.

Lorsque je mentionne que le Zoofest contient des concepts uniques, je pense entre autres à La super soirée des exposés oraux, événement où le concept était que chaque humoriste préparait un exposé oral sur un sujet farfelu, accompagné d’un support Powerpoint aussi risible que le petit cactus qui danse qu’on peut commander sur Wish (ça fait deux mois que je pense l’acheter, ceci est un appel à l’aide). Le tout donnait l’impression d’être revenu à l’école secondaire, au moment où on se régalait à observer nos collègues de classe les plus ambitieux qui abusaient des animations de transition et des bruitages d’applaudissement entre chaque diapositive. Le spectacle était franchement rigolo.

La marque d’honneur du Zoofest n’est pas seulement de présenter des concepts originaux et d’avoir un nom de festival portant à confusion (une amie pensait que j’avais passé la fin de semaine à flatter des moutons lorsque je lui ai dit que j’étais au Zoofest), mais c’est aussi de présenter des artistes exceptionnels qui ne passent pas nécessairement à deux filles le matin ou dans les gros galas d’humour. Si vous avez moins de 30 ans ou que vous aussi avez vendu votre âme à Tiktok, vous êtes probablement familiers avec la tiktokeuse Mégan Brouillard. Alors saviez-vous que la femme portant des bas de Cole Caufield fait également du stand-up? Je l’ai appris en direct du Zoofest lorsque je suis allé voir le spectacle intitulé As-tu peur du noir, et permettez-moi ce divulgâcheur : elle est incroyablement drôle sur scène! Elle a jasé de son expérience terrifiante de guide-animatrice au Village québécois d’Antan de Drummondville, j’ai ri à en avoir la chair de poule.

Lectrices, lecteurs, et si je vous dévoilais à l’instant que le Zoofest, c’est PLUS encore que des spectacles de stand-up et de concepts humoristiques inédits. Trouveriez-vous que j’exagère? Penseriez-vous que j’atteindrais une limite à ne pas franchir? Ou encore oseriez-vous penser que j’ai totalement perdu la raison? Ces réactions seraient normales; Comment s’imaginer un festival d’humour qui casse tous les codes établis dictant ce que doit contenir un festival de ce type? Difficile, non? Pourtant, c’est ce que le Zoofest a fait : on a pu assister non seulement à des spectacles d’humour hilarants, mais aussi à une multitude de pièces de théâtre tous aussi intrigantes les unes que les autres, qui n’ont même pas nécessairement l’humour comme premier vecteur de création… Quelle audace! À titre d’exemple, je suis allé voir la pièce Afrodisiaque. Il s’agit d’un monologue poignant écrit et joué par la flamboyante Maryline Chery, qui traite des fusions parfois souffrantes, parfois rigolotes entre les éléments culturels créoles et le mode de vie banlieusard québécois. Chery présente des moments qui l’ont marqué au fil de son adolescence. Je vous invite à lire le texte de mon collègue Félix-Jazz Daoust sur cette pièce, disponible également en exclusivité sur le blogue du Zoofest, c’est une lecture incontournable.

Finalement, soyons clairs. Le Zoofest, ce n’est pas seulement l’histoire de son contenu déjanté. C’est également ce qui rôde autour du contenant. Les spectacles se passent au Monument-National, au légendaire Café Cléopâtre et au très cool théâtre Sainte-Catherine. C’est bien d’aller voir les spectacles. C’est encore mieux, tant qu’à être dans l’un des coins les plus vivants de Montréal, de jouer au touriste entre deux spectacles. Honnêtement, je serais même prêt à acheter un billet d’un spectacle aléatoire pour avoir une excuse d’aller manger des pogos coréens à côté dans le quartier chinois. De plus, je ne veux pas partir de débat, mais les connaisseurs savent que la meilleure poutine du Québec se trouve juste à côté du Monument-National, à la Belle Province coin Saint-Laurent/Sainte-Catherine. Donc résumons : des pogos coréens, la meilleure poutine au Québec et un spectacle inoubliable. Pour moi, c’est ça, la #vieZoofest (popularisons ce hashtag svp). Bisous!

Écrit par Vincent Chrétien