Pas peu fières
Théâtre Ste-Catherine - 13 juillet 2023
C’est au soir du lancement du Zoofest que Mère Nature décide de nous rappeler que la Terre brûle en laissant déferler une averse monstre garnie de sons de tonnerre inquiétants à la grandeur de l’île. À la manière d’un bunker apocalyptique, la petite salle du Théâtre Sainte-Catherine accueille une foule queer et trempée d’eau de pluie. C’est avec confiance et aplomb que nos deux animatrices, Florence Nadeau et Anne-Sarah Charbonneau, s’emparent de la scène afin de nous présenter leur concept. Simple et efficace: Pas peu fières est un podcast dans lequel les deux podcasteuses invitent un ou une invité.e issu.e de la communauté 2SLGBTQIA+ avec qui elles discutent de parcours personnels et professionnels en y mêlant les enjeux de queerness, d’identité et de représentation. C’est la première fois que Pas peu fières est enregistré en live, mais aucune pression n’est mise. Tout baigne, on part ça.
Après la pluie le bon show
L’invité du jour: Zoé Duval. Créateur de contenu, podcasteur et nemesis officiel de Richard Martineau, Zoé s’avance tout sourire et complètement stylé. Les discussions coulent facilement et les rires remplissent la salle. D’après la tradition du podcast, on débute avec les moments queers. On relate, et c’est pas mal comique. S’en suit une formule d’entrevue classique menée par nos deux animatrices au grand plaisir de la foule qui apprend à connaître davantage Zoé. Une coupe de vin à la main, Florence et Anne-Sarah se renvoient la balle afin de questionner Zoé sur la genèse de son parcours Internet, son rôle d’ambassadeur de la communauté 2SLGBTQIA+ et, à la surprise de toustes, sur son mamelon. En mêlant l’humour au sérieux tout au long des discussions, l’enregistrement live se termine par une période d’interaction avec le public. C’est en toute transparence que les deux animatrices ainsi que l’invité répondent aux questions portant sur une variété de sujets: dater sur les apps de rencontre, les collaborations de rêve et la pression de représenter la communauté au quotidien.
Construire et puis puncher
Dès leur arrivée sur scène, on peut sentir la complicité et le respect mutuel entre les deux animatrices. On a l’impression de prendre un verre avec deux amies (et c’est un peu ça qui est en train de se passer; tout le monde s’est arrêté au bar avant de s'asseoir). Lors du tour de parole de l’une, l’autre s’assure de garder le rythme avec des petits commentaires humoristiques assurant une atmosphère détendue. L’une construit et l’autre punch: la recette gagnante d’une bonne histoire. Parler des enjeux 2SLGBTQIA+, c’est important. Le faire avec un ton léger et accessible, ça aide à l’engagement. Bien qu’elles ne revendiquent pas nécessairement le titre d'ambassadrices, le duo de Pas peu fières incarne pleinement la diversité, l’inclusion et la représentativité dont la communauté fait continuellement la promotion. Pas peu fières, et nous aussi.
Écrit par Janika Gilham-Leblanc