LE CABARET F*CK TA GROSSOPHOBIE
Théâtre Sainte-Catherine - 16 juillet 2023
C’est devant un public tout en énergie et dans cette salle intime qu’a eu lieu le cabaret F*uck ta grossophobie, qui affichait d’ailleurs sold-out pour sa deuxième représentation à l’occasion du Zoofest 2023. Cette soirée d’humour, animée par l’excellente Marie-Hélène Racine-Lacroix, avec comme sujet la grossophobie, nous a donné droit à des numéros aussi drôles que touchants offerts par Julie Artacho, Rosie Bourgeoisie, Catherine Ethier et Josiane Aubuchon.
Un accueil de feu
Le spectacle a commencé en trombe lors de l’ouverture par son animatrice, puisque Marie-Hélène a tout de suite pris le taureau par les cornes et allumé la place par son énergie, mettant l’assistance rapidement à l’aise. Il y avait une ambiance parfaite pour ce genre d’humour, car on pouvait sentir que les gens avaient hâte d’entendre des blagues dénonciatrices, révélatrices ou même grinçantes, et l’attente n’a pas été bien longue. La première invitée, Julie Artacho, a su se servir de cette énergie pendant son numéro, en nous parlant des difficultés de voyager en tant que personne grosse par plusieurs anecdotes très drôles où on pouvait bien comprendre sa frustration. Malgré le fait qu’elle fait rarement du stand-up, elle a relevé le défi haut la main et semblait dans son élément. Ensuite, c’est Rosie Bourgeoise qui est venue faire monter la température et donner un sens au mot « cabaret » en faisant une danse lascive, en enlevant, au rythme de la musique, des morceaux de vêtements, dévoilant ainsi de plus en plus son corps, au plus grand bonheur du public. S’en est suivi la lecture par l’animatrice de l’un de ses textes, qui était lourd de sens et qui venait bien boucler son numéro. Catherine Ethier est ensuite venue nous parler de son « amie grosse » dans un numéro complètement deuxième degré, mais qui s’apparentait beaucoup à ce qu’on est malheureusement trop habitué d’entendre, ce qui donnait un résultat tordant de vérité. Finalement, c’est Josiane Aubuchon qui est venue clore le spectacle avec un numéro hilarant sur son nouveau médecin qui l’a diagnostiqué comme une personne « obèse morbide ». Son écriture, ses paraboles absurdes et son énergie ont fait grandement réagir le public qui, par moments, ne pouvait simplement pas arrêter de rire, ce qui lui a mérité quelques applaudissements bien sentis.
Porteuses d’un message
En plus d’être profondément hilarant, tout le spectacle était porteur d’un message fort et important, la grossophobie sous toutes ses formes. Autant que tous les numéros ont été très bien reçus et acclamés du public sur place, le message qui en ressortait était que plus de gens devraient être conscientisés à ce que vivent les personnes grosses et comprendre que la grossophobie est encore bien présente dans notre société, bref qu’il reste du chemin à faire. Somme toute, le cabaret F*uck ta grossophobie est sans aucun doute une réussite et prouve qu’avec de l’intelligence, de l’absurde et quelques degrés de recul, il est possible de rire pour sensibiliser à la grossophobie.
Par Étienne Petit