Colin Boudrias: un caliss de rayon de soleil
16 juillet 2022, Cabaret du 4e du Monument-National
Un peu essoufflée, après avoir monté les quatre étages du monument national trop rapidement, je me suis assise pour écouter Colin Boudrias dans la salle quasi pleine du cabaret du 4e le 16 juillet dernier. L’ayant déjà vu dans le cadre du prochain stand-up, j’avais plus qu’hâte de l’écouter pendant 60 minutes. Avec son humour engagé, toujours pertinent, et absolument hilarant, Colin a su me garder en haleine tout au long du spectacle.
C’est son amie et collègue Véronique Isabel Fillion qui a commencé le show. Graduée de l’école de l’humour en 2018, elle a participé elle aussi au Prochain Stand-up et co-anime un podcast avec sa collègue et amie Jessica Chartrand. Elle faisait également un 30/30 avec cette dernière dans le cadre du Zoofest : Truites. Avec son rire contagieux, ses airs coquins et son humour entre l’absurde, l’engagée et le cru, elle a réchauffé la salle durant une dizaine de minutes. Une belle surprise en extra pour commencer la soirée.
Colin quant à lui, a gradué de l’école de l’humour en 2016 et cumule depuis, plusieurs expériences à la télé (Le prochain stand-up, Corde raide, L’open mic de…), mais aussi à la radio (Gravel le matin, On dira ce qu’on voudra). Auparavant étudiant en psychologie et intervenant en santé mentale, son background se fait sentir. Il joue sur la limite de ce qui est habituellement fait en humour en blaguant sur des sujets chauds comme l’aide médicale à mourir, la culture du viol et les problèmes de santé mentale. Son personnage de scène, qui peut sembler fâché par moment, permet de passer des messages clairs sans jamais tomber dans la morale. Un humour différent qui fait du bien (pas vraiment, mais dans le sens que ça fait changement).
La salle riait, riait jaune et s’exclamait souvent durant son spectacle et il jouait de manière splendide avec son public qui était, tout comme moi, pendue à ses lèvres. Malgré son background peu commun dans le milieu, son aisance sur scène et sa capacité d’improvisation m’ont grandement impressionnée. J’aurais aimé voir plus de nouveau matériel, car j’avais déjà vu une vingtaine de minutes de spectacle dans d’autres contextes, mais je suis tout de même resté dans son univers. C’était évident que l’entièreté de son 60 minutes était extrêmement bien rodé, même en faisant plusieurs parenthèses, son spectacle avait tout de même une ligne directrice claire.
Je suis partie vraiment contente de ma soirée. Le public, dont certains découvraient Colin, semblait du même avis. Il sera en spectacle dans la ville de Québec le 4 août prochain dans le cadre du festival Comediha! Si Colin voulait qu’on retienne un mot de son spectacle, ce serait baroque.
Écrit par Catherine Fournier